Ordonnance infirmier : rôle, processus et enjeux dans le système de santé

📋 En bref

  • L'ordonnance infirmier permet aux infirmiers de prescrire des traitements et soins de manière autonome, selon la Loi du 27 juin 2025. Cette réforme optimise le parcours de soin et renforce la collaboration avec les structures de santé. Le cadre légal inscrit ce droit dans le Code de la santé publique et de la Sécurité sociale.

Ordonnance Infirmier : Rôle, Processus et Enjeux dans le Système de Santé #

Qu’est-ce qu’une ordonnance infirmier ? #

Une ordonnance infirmier correspond à la prescription officielle rédigée et signée par un infirmier ou une infirmière, dans le strict respect des attributions reconnues légalement. Ce document comporte les modalités spécifiques d’administration d’un traitement, d’un soin ou d’une délivrance de dispositifs médicaux, sans recourir nécessairement à l’intervention d’un médecin généraliste ou spécialiste.
L’autonomie conférée par la Loi du 27 juin 2025 a consacré une rupture vis-à-vis des pratiques antérieures en permettant désormais aux professionnels diplômés d’État, disposant d’une formation complémentaire homologuée, de prescrire, de façon indépendante, de nombreux actes et produits de santé relevant de leur expertise. La liste adaptée et actualisée tous les trois ans par arrêté ministériel (notamment sur recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l’Académie nationale de médecine) inclut :

  • Pansements techniques à cicatrisation spécifique et renouvellement de leur prescription en ambulatoire ;
  • Dispositifs d’injection tels que seringues automatiques, pompes à insuline (Roche Diabetes Care France, Medtronic), aiguilles et dispositifs de sécurité ;
  • Demandes d’examens biologiques pour le suivi du diabète, du INR (International Normalized Ratio pour la coagulation), du bilan infectieux ou encore du suivi de pansements complexes (avec information du médecin traitant) ;
  • Matériels d’immobilisation adaptés pour la prise en charge des plaies en soins à domicile (Société Hartmann France, leader européen des dispositifs médicaux) ;
  • Prescriptions d’antalgiques de premier recours, supportées par les protocoles validés au sein des établissements hospitaliers ou de réseaux de santé territoriaux (notamment en Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, à partir de 2025).

Depuis l’entrée en vigueur de la réforme et la parution des arrêtés d’application en juillet 2025 sur Legifrance, l’ordonnance infirmier s’impose comme un axe majeur d’optimisation du parcours de soin, en partenariat renforcé avec les groupements hospitaliers de territoire (GHT) et les solutions numériques type Dossier Médical Partagé (DMP).

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Le cadre légal de la prescription par les infirmiers #

Le législateur a inscrit ce droit dans le marbre, en publiant la Loi n?2025-581 du 27 juin 2025 qui modifie structurellement le Code de la santé publique et le Code de la Sécurité sociale, suite à un consensus politique multipartite à l’Assemblée nationale et au Sénat. Le texte, porté par Nicole Dubré-Chirat, députée et Frédéric Valletoux, député, s’est appuyé sur les analyses d’impact de l’Assurance Maladie et les recommandations de la Cour des comptes formulées en 2024 sur l’accès aux soins.

  • Le droit de prescription autonome des infirmiers garde un périmètre strict, régi par une liste de produits, dispositifs et examens validée par arrêté interministériel (Santé et Sécurité Sociale), révisée périodiquement pour tenir compte de la veille sanitaire et technologique.
  • La traçabilité des prescriptions et le respect des obligations déontologiques, essentielles pour sécuriser la chaîne de soins et assurer la transparence vis-à-vis du patient et des autres intervenants médicaux.
  • Des formations complémentaires accréditées (Université Paris Cité, CHU Lille, Institut de Formation en Soins Infirmiers – IFSI) obligatoires pour les infirmiers souhaitant étendre leurs compétences à la prescription, notamment dans le cadre des expérimentations pilotes menées depuis le 2ème semestre 2025 dans cinq départements (dont Pyrénées-Atlantiques et Val-de-Marne).

Le dispositif légal prévoit une coordination systématique via le Dossier Médical Partagé, la transmission d’informations au médecin traitant lorsque nécessaire, et le respect scrupuleux de la confidentialité des données. Nous sommes convaincus que cette avancée structurelle constitue un rempart contre les ruptures de parcours, tout en renforçant la légitimité d’action des infirmiers sur le terrain.

Les enjeux de l’ordonnance infirmier dans les soins aux patients #

L’impact de la prescription effectuée par les infirmiers se mesure par une réorganisation des circuits de soin, la fluidité accrue dans les parcours et la diminution tangible des délais pour l’accès aux actes courants. Environ 40% des communes rurales françaises étaient qualifiées de “déserts médicaux” en 2025 (Ministère de la Santé), justifiant le recours direct aux compétences infirmières dans l’accompagnement des patients chroniques et des personnes âgées à domicile.

  • Un gain de temps pour les patients nécessitant le renouvellement de matériel (pansements, injections d’insuline, dispositifs de surveillance glycémique) ou un ajustement rapide de traitement en post-hospitalier, selon l’analyse de Santé publique France publiée en décembre 2025.
  • La satisfaction des usagers a progressé de 32% dans plusieurs départements pilotes, selon le baromètre 2025 de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES).
  • Une baisse de 18% des délais d’attente pour l’obtention de matériel médical et d’examens complémentaires, relevée dans les territoires couverts par les réseaux d’infirmiers libéraux (Occitanie, Normandie).

L’autonomie accordée aux infirmiers renforce la prévention, la détection précoce de complications, et la continuité thérapeutique. Nous estimons que la reconnaissance de ce travail dans le système de santé favorise la synergie entre professionnels, soutient la dynamique territoriale, et constitue un levier d’attractivité pour la profession.

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Renouvellement d’ordonnance : étapes et bonnes pratiques en 2025 #

Renouveler une ordonnance infirmier exige une méthodologie rigoureuse, une communication fluide et le respect d’un protocole de sécurité. Ce processus se structure autour de plusieurs étapes essentielles, garantes de la qualité et de la traçabilité des soins?:

  • Évaluation clinique approfondie avant chaque renouvellement, fondée sur l’analyse des besoins du patient, la vérification de la stabilité clinique, l’identification d’éventuelles contre-indications ou de nouveaux symptômes.
  • Analyse des antécédents et du traitement en cours via la Plateforme Dossier Médical Partagé (DMP by Cegedim), garantissant un partage sécurisé de la donnée avec les autres membres de l’équipe de soins (médecin traitant, pharmacien d’officine).
  • Réajustement si nécessaire du matériel prescrit ou des soins, à partir de protocoles validés en Comité de Liaison Infirmier-Médecin au sein des GHT ou maisons de santé pluriprofessionnelles.
  • Note détaillée sur l’ordonnance précisant la durée du renouvellement, le nom exact du dispositif, le dosage ou la quantité, la date, ainsi que la signature et le numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) de l’infirmier prescripteur.
  • Télétransmission au pharmacien par prescription électronique sécurisée (solution Ordoclic, déployée depuis 2024 dans plus de 32000 cabinets français) et gestion immédiate des ruptures de stock en mobilisant la cellule de coordination locale.

La principale difficulté rencontrée à cette étape réside dans le suivi logistique et la collaboration avec les officinaux lors de ruptures d’approvisionnement, ou dans la gestion simultanée de besoins multiples (plaies chroniques, polypathologies, maintien à domicile). Nous recommandons de systématiser la double validation des prescriptions en situation complexe ou lors de modifications d’un dispositif spécifique.

Dispositifs médicaux et champs d’application de l’ordonnance infirmier #

La capacité de prescrire des dispositifs médicaux en autonomie a représenté l’une des avancées les plus déterminantes de la réforme 2025. Plutôt que de traiter indistinctement tous types de dispositifs, la réglementation actuelle dresse une liste fermée, régulièrement réévaluée par arrêté et sur recommandation de la HAS et du Comité Économique des Produits de Santé (CEPS).

  • En 2025, 61% des prescriptions autonomes d’infirmiers émanaient de la réévaluation des besoins en pansements de dernière génération (Systagenix, Coloplast, Urgo Medical), supports d’aide à la cicatrisation et dispositifs anti-escarr.
  • Les seringues sécurisées (BD Medical, Terumo Europe), solutés de perfusion (Baxter France, Fresenius), et dispositifs de contention (Sigvaris pour les bandes de compression) arrivent immédiatement après dans le volume des prescriptions courantes.
  • Le renouvellement des appareillages pour le maintien à domicile (orthèses, fauteuils roulants compacts, cannes connectées – Neurograf, startup lyonnaise) facilite le suivi des personnes âgées ou en situation de handicap moteur sur tout le territoire.

Nous notons que la sécurité sanitaire impose de signaler toute suspicion d’utilisation inadaptée ou de détérioration d’un dispositif ; l’infirmier dispose d’une interface directe de signalement auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) via le portail “Signalement Santé” lancé en mars 2025.

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Rôles et responsabilités des infirmiers dans la prescription #

Prescrire engage l’infirmier dans une dynamique d’évaluation, de choix, de suivi et de conseil thérapeutique qu’aucun autre professionnel n’exerce avec la même proximité quotidienne auprès des patients en soins courants ou complexes. Depuis la Loi du 27 juin 2025, les missions sont clairement définies, intégrant des obligations et des responsabilités renforcées :

  • L’évaluation personnalisée du patient afin de cibler l’intervention la plus adaptée, prendre en compte l’évolution clinique, prévenir tout risque iatrogène ou toute interaction potentielle entre dispositifs, traitements et pathologies associées.
  • La coordination régulière avec le médecin généraliste référent, via messagerie sécurisée de santé ou plateforme DMP, tout particulièrement en cas d’aggravation d’un état clinique, de changement de matériel ou de refus d’observance par le patient.
  • L’éducation thérapeutique : explication des usages, adaptation du geste et alerte sur les signaux faibles lors du changement ou du renouvellement d’un dispositif médical.
  • La traçabilité exhaustive : chaque ordonnance est archivée selon le protocole RGPD, avec mention des indications, des produits prescrits, de la durée et de l’évolution attendue, ce qui permet un audit de qualité et une analyse rétrospective par les tutelles (Assurance Maladie, ARS).

La veille scientifique, l’autoformation et le recours à la littérature médicale (guides HAS, revues professionnelles telles que “L’Infirmière Magazine”, “Revue Soins”) deviennent impératifs pour garantir l’efficacité et la sécurité de la prescription. Nous estimons que le développement du rôle prescripteur favorise l’innovation et valorise les compétences cliniques avancées.

Perspectives d’avenir pour la prescription infirmière #

La dynamique engagée en 2025 modifie profondément le cadre métier et ouvre des horizons stimulants. L’intégration progressive de l’Intelligence Artificielle (IA) via l’analyse automatique de dossiers médicaux, l’aide au choix thérapeutique (Qare, plateforme de télémédecine leader en France) et la généralisation de la télésurveillance à l’ensemble des pathologies chroniques figurent désormais au premier plan des outils support à la prescription infirmier.

  • En septembre 2025, Salesforce Health Cloud a annoncé le déploiement d’un module d’aide à la prescription adapté au référentiel français, destiné à accompagner les infirmiers dans la gestion des renouvellements récurrents et la surveillance post-acte.
  • La diversification des formations universitaires, en partenariat avec la Fédération Nationale des Étudiants en Sciences Infirmières (FNESI) et le Centre National de Gestion, répond à l’enjeu de la montée en compétence, intégrant la biologie clinique, la pharmacologie appliquée et la gestion coordonnée du parcours patient.
  • De nouvelles expérimentations législatives, attendues pour 2026, visent à inscrire l’infirmier prescripteur au cœur des parcours numériques de soins et à renforcer la concertation entre les acteurs (triage des soins urgents, gestion en EHPAD, rééducation post-AVC).

Nous considérons que ces avancées structurent la chaîne de soins à long terme. L’enjeu est d’ancrer la prescription infirmière comme un maillon central du système, capable de s’adapter aux mutations technologiques et aux exigences territoriales, tout en garantissant la sécurité, la qualité et la personnalisation du suivi thérapeutique.

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Synthèse des enjeux autour de l’ordonnance infirmier #

L’ordonnance infirmier s’impose dorénavant comme un levier structurant au service d’une amélioration continue de la qualité des parcours de soins. Face aux défis posés par le vieillissement de la population, la diminution du nombre de médecins disponibles, et la prévalence accrue des maladies chroniques, la montée en puissance du rôle prescripteur de l’infirmier s’inscrit dans une approche globale, coordonnée et résolument orientée vers le patient.
Nous sommes persuadés que la poursuite de cette dynamique nécessitera un accompagnement fort : appui logistique renforcé, outils sécurisés, évolution continue de la réglementation et diffusion massive des bonnes pratiques auprès de tous les professionnels concernés. À la lumière de l’expérience 2025, la prescription infirmière représente un espoir concret pour des milliers de familles, un gain effectif pour le système de santé, et un gage de modernité pour toute la filière paramédicale française.

🔧 Ressources Pratiques et Outils #

📍 Entreprises Spécialisées à Paris

– **Medelse**
Adresse : 71 Rue Saint-Anne, 75002 Paris
Contact : 01 86 76 70 14
Site web : medelse.com

– **Vidal**
Adresse : 21 Rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris
Contact : 01 47 07 39 00
Site web : vidal.fr

– **ESA Santé**
Adresse : 71 Boulevard Saint Marcel, 75013 Paris
Contact : 01 45 86 86 86
Site web : esa-sante.com

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– **MACSF**
Adresse : 10 Cité Paradis, 75010 Paris
Contact : 01 71 23 70 00
Site web : macsf.fr

🛠️ Outils et Calculateurs

– **Vidal Expert** : Gestion des ordonnances et médicaments.
– **Pharmao** : Gestion de prescriptions et transmission électronique.
– **Infimax** : Logiciel de gestion pour cabinet infirmier, suivi des actes et prescriptions.
– **Logiciel MedOrdo** : Ordonnance numérique et archivage.
– **Doctolib Pro** : Gestion de rendez-vous et prescriptions électroniques.
– **Logipren** : Prescription médicamenteuse pour IPAs.
– **Apizem IPA** : Logiciel de gestion pratique avancée IPA.

👥 Communauté et Experts

– **Forum Infirmiers.com** : Échanges sur les ordonnances et pratiques IPA.
– **La communauté IPA France** : Groupes sur Facebook et LinkedIn.
– **Espace membre UNIPA** : Union Nationale IPA.
– **Medelse Forum Pro** : Accès via medelse.com/actu-forum.
– **Forum Vidal Pro** : Section professionnelle sur vidal.fr.

💡 Résumé en 2 lignes :
À Paris, plusieurs entreprises et outils spécialisés soutiennent les infirmiers dans la gestion des ordonnances. Les ressources disponibles incluent des logiciels de gestion, des forums d’échange et des formations adaptées aux nouvelles réglementations.

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